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En comparant les langues, il est possible d'en former un arbre généalogique, et de déterminer leur degré de parenté. La langue indo-européenne constituerait l’origine commune à la plupart des langues parlées aujourd’hui en Europe (le français, l'espagnol, l'anglais, l'italien, l'allemand).
Or, il faut dire que plus on remonte dans cet arbre généalogique, plus ça devient difficile d'établir des similitudes entre les langues et de trouver une langue première. -
Massalia (Marseille) est fondée par les Phocéens vers 600 av. J.-C. Il s'agit donc d'une une colonie grecque dont l'activité principale est le commerce par la mer.
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Il s'agit des peuples qui habitent dans le sud-ouest de la Gaule, avant l’occupation celtique. Ces peuples nous ont légués des peintures incroyables, qu'ils ont laissées dans des grottes ou dans des abris sous roche (art pariétal).
Concernant le côté linguistique, les termes que les Ibères et les Ligures ont légués aux populations de langue romane sont très rares, car ils se sont laissé romaniser. -
Le gaulois est une langue celtique (indo-européenne) parlée en Gaule. Il faut savoir que, à la différence des autres langues, il n'y a presque pas de témoignages écrits du gaulois, puisque c'était une langue transmise à l'oral. En plus, il ne s'agissait pas d'une langue homogène, mais d'une mosaïque de dialectes, qui se correspondait aux différentes peuples qui habitaient en Gaule.
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Jules César, Gouverneur de la « Province » intervient en Gaule pour résoudre un conflit entre deux peuples gaulois.
Cette guerre prend sa fin en -52, lors du siège d’Alésia, où Vercingétorix, chef gaulois, est abattu. -
Il se produit une fusion entre les cultures, les religions, les sociétés romaine et gauloise, notamment dans les villes. Le synchrétisme religieux et culturel est un avantage pour l'adoption du latin en Gaule.
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Le latin, langue de l’occupant, représente « la civilisation ». Il s'installe d’abord dans les villes. Cela explique que certains mots gaulois aient subi la latinisation (notamment ceux qui référaient aux objets que les Romains ne connaissaient pas, comme camisia ou braca) et que d’autres mots, relatifs aux parlers de la campagne, sont toujours présents dans la langue française (charpente, dru, bercer, mouton).
Le français est une langue romane et non pas une langue celtique. -
La religion chrétienne est présente en Gaule depuis le IIe siècle, mais ce n’est qu’au IVe siècle qu’elle se répand plus largement. Le latin et le christianisme contribuent réciproquement à leur développement.
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Le latin n’est pas une langue homogène. À l’époque, il existe d’un côté le latin classique, langue écrite étudiée comme langue littéraire, et de l’autre côté la langue parlée.
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Les Francs, Germains et Alamans franchissent le Rhin et effectuent des pillages en Gaule, laissant en ruine plusieurs villes.
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Il s’agit de nouvelles vagues migratoires qui donnent naissance aux royaumes barbares. L’un des royaumes est celui des Francs, dirigé par Clovis.
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- Vocabulaire: mots rapportés à la chevalerie et à la guerre (haïr, honnir), à la campagne (hêtre, hameau), à la vie artisanale (maçon, bâtir), à la vie maritime (écume, flot) et aux couleurs (brun, gris).
- Prononciation: le français contemporain a hérité le h aspiré des langues germaniques, une consonne produite par une forte expiration de l’air.
- Toponymes : noms des villes finis en –court, dont le premier terme est un nom de personne germanique (Azincourt, Billancourt).
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Roi des Francs, Clovis est baptisé par un évêque et devient le protecteur de l’Église. La religion chrétienne est ainsi consolidée, et sa langue, le latin, est désormais la langue de la plupart des habitants de la Gaule.
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Les Arabes, ayant leur propre langue et leur propre religion, occupent l’Espagne, traversent les Pyrénées et entrent en France. Ils sont arrêtés par Charles Martel à Poitiers en 732. Même s’ils n’ont pas réussi à s’installer dans le territoire français, ils exercent une influence sur la langue française par le biais de l’espagnol (sukkar = azúcar = sucre ; narang = naranja = orange ; al-kobba = alcoba = alcôve). On trouve des apports arabes dans les sciences, notamment dans les mathématiques.
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Le latin s'appauvrit, se détériore. La langue parlée s’était éloignée énormément du latin classique écrit. C'est ainsi que voit le jour une nouvelle langue, issue du latin, mais enrichie de termes francs et dans une moindre mesure, d'éléments arabes et gaulois.
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Les Vikings, hommes du nord, effectuent des raids sur les côtes de la Manche. Quelques années plus tard, le roi leur attribue une partie du territoire, qui deviendra le Duché de Normandie.
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Charlemagne, roi des Francs, avait pour but de redonner de l’importance au latin, langue qu’il aimait et qu’il considérait déformée. Ainsi, Charlemagne a-t-il imposé l’écriture caroline, qui était plus claire et qui a donné le nom à cette réforme. Pour ce faire, il a chargé Alcuin de traduire la vulgate pour qu’elle soit comprise des fidèles. En plus, cette renaissance carolingienne se caractérise par une intention de réintroduire des mots latins dans la langue.
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Une partie importante de la Renaissance Carolingienne est la création des glossaires destinés à aider les gens à comprendre les textes écrits en latin. Ces documents sont essentiels : ils apportent des données concernant la formation des mots et leur évolution. Les plus importants sont les Gloses de Reicheneau et les Gloses de Cassel.
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Il s’agit d’un traité d’alliance entre Louis le Germanique et Charles le Chauve, petits-fils de Charlemagne, contre leur frère aîné Lothaire Ier. Pour être compris de tous, les rois prêtent serment dans la langue de l’autre : Charles en langue germanique et Louis en langue romane. Les Serments de Strasbourg sont considérés comme les premiers textes rédigés en langue française et allemande.
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Les caractéristiques principales de l’ancien français sont : les diphtongues et triphtongues, la déclinaison à deux cas (cas-sujet et cas-régime) et le développement du système des déterminants et des prépositions.
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Les peuples germaniques envahisseurs laissent leur empreinte dans la langue. Cela se reflète dans une division dialectale : dans le nord, territoire occupé par les Francs, se trouvent les dialectes « d’oïl » (oïl = oui), comme le francien et le lorrain ; dans le sud, terres des Wisigoths, se développent les dialectes « d’oc » (oc = oui), tels que le gascon et le provençal ; et dans le sud-est, territoire des Burgondes, on parlait des dialectes franco-provençaux, comme le franc-comtois.
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Les Normands, une fois installés sur le territoire des Francs, s’intègrent à la société et adoptent leur langue. Plus tard, ils introduisent des mots d’origine française dans la langue anglaise.
On retrouve d’ailleurs facilement dans le vocabulaire anglais l’origine française de toute une série de termes introduits en anglais à cette époque : justice, cardinal, pilgrim, sacrament, rich, treasure). -
Parmi les dialectes d’oïl, on trouve le francien, dialecte d’Île-de-France. Ce dialecte a une position avantageuse car la région de Paris sera le centre du domaine royal à partir de la dynastie des Capétiens. En plus, il y a un autre facteur qui contribue au développement du francien : la littérature. En effet, le roman courtois, exprimant des sentiments délicats et raffinés, rehausse le prestige du francien.
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- L’accent tonique sur une des voyelles d’un mot entraîne l’effacement des autres voyelles du mot (augustum → août). En plus, le roman perd les deux diphtongues classiques : ae et oe deviennent é.
- La diphtongaison des voyelles qui ne se trouvent pas devant un groupe de deux consonnes (feru → fier)
- La nasalisation, qui bloque l’évolution normale des voyelles.
- La palatalisation, tels que dans pacare → payer ; canis, cane → kjane → tjien → chien
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- Les cinq déclinaisons latines sont réduites à deux, et le neutre est absorbé par le masculin.
- Les six cas sont réduits à deux : le cas-sujet et le cas-régime. Cela entraîne le développement du système de déterminants.
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Le sens des mots est conditionné par la cosmovision de l’époque, qui est fortement religieuse. Le mot dame, qui faisait référence à une dame de haut rang en ancien français, s’applique aussi pour l’appellation de la Vierge (Notre Dame). En plus, il y a un vocabulaire spécifique au monde féodal : serf, vassal, baron, duc, etc.
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Il s’agit d’une période où la langue se débarrasse de tous les éléments qui l’encombrent. Elle n’a pas de grammaire ni de normes.
Les caractéristiques principales en sont la réduction des diphtongues et affriquées et la réduction des déclinaisons. -
Le retour aux sources gréco-latines se voit aussi reflété dans la langue : on va chercher des mots latins pour répondre aux besoins de la langue.
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François Ier ordonne que le français remplace le latin dans tous les documents de type administratif. Cette ordonnance cristallise une tendance déjà existante dans une bonne partie du pays.
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C'est un manifeste écrit par un groupe d'écrivains et grammairiens pour soutenir l’emploi du français comme langue littéraire nationale. Du Bellay considère qu’il faut non seulement défendre la langue contre le latin et l’italien, mais aussi l’enrichir en ayant recours à l’imitation des auteurs anciens. L’objectif est de mettre en avant l’ascendance latine de la langue française.
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Ce renouvellement lexical est constitué surtout d’emprunts au latin médiéval ou classique (apostolat, academia), d’emprunts au grec (anagramme, asthme, chaos), d’emprunts aux langues étrangères (charlatan, gondole, camarade), de phénomènes de relatinisation (verté → vérité), et de développement du fonds indigène par dérivation et composition (chèvre-pied, symbolisation).
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À ce temps de retour au latin, suit une période où l’on cherche de formuler des règles, de fixer l’orthographe et la prononciation de la langue.
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Malherbe détermine que les trois grandes vertus d’un écrivain sont :
- La pureté, la clarté, la précision et la sobriété.
- L’abandon des mots jugés « sales » ou archaïques et des diminutifs.
Vaugelas prône une rupture avec les langues anciennes et étrangères, notamment avec le latin et l’italien. Le maître de la langue française est le bon usage, défini comme « la façon de parler de la plus saine partie de la Cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps ». -
Fondée en 1635 par Richelieu, l’Académie française a pour objectif d’observer la langue, de canaliser son évolution et de contenir ses débordements, ceci en élaborant une grammaire et un dictionnaire.
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Ouvrage qui résumait les habitudes linguistiques des salons, des cercles et des académies.
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Publiée en 1660, elle a l’intention de retrouver la raison universelle dans la langue. Les grammairiens deviennent ainsi l’autorité suprême.
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Le dictionnaire sera achevé en 1694, et prétend être un ouvrage d’usage, qui décrit les habitudes linguistiques de la Cour et des « gens de qualité ». On parle alors du « bel usage ».
Les Académiciens cherchent aussi à établir une orthographe unique pour chaque mot ainsi qu’une prononciation uniforme et régulière. Il y a aussi un grand travail dans la recherche de précision dans le sens des mots, pour distinguer clairement les nuances entre eux. -
Changements phonétiques :
- La graphie eu se prononce /y/ en position initiale : heurter /yrte/.
- Les mots féminins ont une marque audible.
- La graphie oi se prononce /w/
- La dénasalisation des féminins des mots en –un se fait en /oen/. -
On met en question l’écart entre la langue française du monde urbain et les patois des campagnes (occitan, alsacien, breton) qui résistent à la langue française. C'est un phénomène de bilinguisme : le français est la langue de civilisation, le patois est la langue ordinaire.
L’unification progressive de la langue et de l’administration du royaume/nation fait reculer les dialectes. Le français s’affirme comme langue nationale. En plus, elle n’est plus soumise à l’évolution naturelle, mais fixée. -
Il s’agit de l’édition de 1740 du Dictionnaire de l’Académie consacrée surtout à l’orthographe, ce qui était nécessaire du fait de l’écart entre l’orthographe attestée dans l’édition de 1694 et la réalité des éditions.
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La langue a joué un rôle très important dans le contexte de la France révolutionnaire : les changements de sens et les néologismes permettent d’exprimer de nouvelles réalités, et contribuent à l’unité nationale.
- Changement de sens pour s’adapter au nouveau contexte. C’est le cas du mot révolution, issu du domaine de l’astronomie.
- Naissance de l’expression Ancien régime.
- Lexique propre au mouvement révolutionnaire : cocarde, tricolore, bonnet phrygien, sacrements civiques, propagande. -
Fabre d’Églantine est à l’origine d’un nouveau calendrier, adapté au contexte révolutionnaire. Les principes conducteurs du calendrier étaient la rigueur mathématique du système décimal et la volonté d’abolir toute inspiration chrétienne.
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Pour résoudre le problème de l’apprentissage de la langue française, et répondre au besoin de la nouvelle classe moyenne de s’exprimer en français sans fautes, des dictionnaires et des grammaires sont créées.
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Né en Allemagne et en Angleterre, le Romantisme est un mouvement littéraire et artistique qui surgit comme réaction au Classicisme. En effet, il s'oppose aux règles classiques dans la littérature : il rejette la séparation de genres, ainsi que les unités de temps et de lieu et les règles de vraisemblance. L'esprit romantique est essentiellement sensible, irrationnel, subjectif, créatif, tourmenté.
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Pendant cette époque, le genre qui se développe davantage est le roman, notamment le roman historique (avec Balzac et Stendhal) et le roman rustique (avec Sand).
C'ést aussi à cette époque qu'est né le roman feuilleton, un type de texte ayant des caractéristiques très définies pour attirer et retenir l'attention des lecteurs, et le récit de voyage, une forme littéraire qui innove en ce qu'elle accorde une grande importance à la subjectivité du narrateur-voyageur. -
En France, l'écrivain romantique par excellence est Victor Hugo. Dans la préface de ses Orentales (1829), il proclame les Droits du Poète : il met en avant sa liberté artistique. Quant à la langue, Victor Hugo affirme que « La langue française n’est point fixée et ne se fixera point ».
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Le conflit se posait entre la grammaire traditionnelle du bon usage,la grammaire logique des philosophes et la grammaire des grands écrivains.
Or, c'est à cette époque-là que commence à voir le jour la science de la langue, c'est à dire, la linguistique. La grammaire moderne tient compte non seulement de l'Usage, mais auss de la structure de de l'histoire de la langue, éléments fournis par une approche scientifique de la langue. -
Les Académiciens font un travail important pour peaufiner la langue, notamment l'orthographe, qui sera mise en accord avec la prononciation.
Le Dictionnaire de l'Académie poursuit toujours l'usage de la société cultivée.
Le Dictionnaire de la Langue Française, glossaire raisonné de la langue écrite et parlée (1851) propose un recueil moins strict que celui de l'Académie. -
Il s'agit d'une École qui se caractérise par le fait de :
- détacher l'adjectif du nom auquel il se rapporte ;
- se servir des dictionnaires de tous les pays et de toutes les langues ;
- se soucier de la précision historique et technique ;
- respecter l'orthographe ;
- formuler des phrases brèves, même sans verbe ;
- chercher l'esprit de mesure et le souci de la règle ;
- construire des personnages froids, éloignés du sentimentalisme romantique. -
Le lexique est l'élément de la langue qui change le plus vite et, en général, il se fait dans deux directions : d'un côté, pour répondre aux besoins communicatifs du fait des nouvelles réalités à nommer ; de l'autre côté, pour répondre aux besoins expressifs des usagers dans leurs échanges quotidiens. Dans le premier cas, la formation de mots est plus contrôlée est intentionnée. On utilise des suffixes, des preffixes, des emprunts aux langues étrangères.
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- Traduction des termes étrangers : pare-feu (firewall); calcul haute performance (high performance computing).
- Création d'un néologisme par francisation d'un terme étranger : bogue (bug en anglais).
- Emploi d'un néologisme évocateur pour éviter l'emploi du mot étranger : pourriel (composé de pourri, courriel et électronique, pour rempacer l'anglais "spam").
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Les changements grammaticaux sont plus lents que les lexicaux. Or, il est possible de remarquer certaines tendances :
- Emploi du passé composé au détriment du passé simple.
- Rare emploi des relatifs dont, lequel, auquel, duquel. -
La tendance générale est de donner à un mot le sens contraire à sa signification première. Par exemple :
- emploi de "méchant" pour désigner quelque chose d'extraordinaire, dans un sens positif.
- expression "Tu m'étonnes !" pour réagir face à quelque chose d'évident.
- expression "pas évident", pour dire que quelque chose est difficile. -
- Troncation des mots ou expressions : fac (faculté) ; accro (accroché) ; bon app (bon appétit) ; à plus / à toute (à plus tard, à toute à l'heure).
- Abréviation de mots ou expressions : MDR (mort de rire), JPP (j'en peux plus), BDE (bureau des étudiants), MGMT (management).
- Emploi du verlan (inversion des syllabes d'un mots) : secla (classe), oufissime (fou + suffixe -issime), chanmé (méchant), bildé (débile).
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Le Premier ministre crée une « commission de terminologie relative au vocabulaire concernant les activités des femmes », dans le bu de « combler certaines lacunes de l’usage de la langue française dans ce domaine et à apporter une légitimation des fonctions sociales et des professions exercées par les femmes ». L'Academie française s'oppose à ce changement, argumentant que la féminisation risque d’aboutir à une discrimination entre les hommes et les femmes dans la langue.
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En 1986, on propose la féminisation des désignations professionnelles. En général, on ajoute les terminaisons -e, -euse (pour les suffixes -eur), -trice (pour les suffixes -teur), -ienne (pour les terminaisons -ien).
Or, la féminisation n'est pas acceptée dans les cas des professions prestigieuses ou des noms de fonction ou grade (docteur, médecin, avocat).